Un jour. Un texte.

Embellir le quotidien, c'est juste prendre le temps de l'écrire.
"Le vrai écrivain n'est pas celui qui raconte des histoires mais celui qui se raconte dans l'histoire. La sienne et celle, plus vaste, du monde dans lequel il vit." - Philippe Roth.


14 oct. 2010

Miroir. - #10

Toi. Tu n’aimes pas. Tu aimes être aimée.
Moi. Je n’sais pas. Peut-être que je suis comme toi.
Des tourments incessants dans lequel tu aimes te complaire je ne suis que la plainte qui résonne au loin Les affres de ton discours se répètent inlassablement à mon oreille comme une litanie fourmillante qui me gratte Tout n’est qu’illusoire ta souffrance s’enlise dans les malheurs que tu te créé elle s’embourbe dans ce mensonge qui s’oublie et finit par se prendre pour la réalité D’ailleurs est-il mort ou bien l’as-tu rêvé ? Cette rose t’a-t-elle piqué le doigt ou bien Est-ce encore ce phantasme qui revient ?Cet être qui te manque tant a-t-il jamais existé ? Ou bien ne te manque-t-il pas justement parce qu’il a toujours été absent ? Tes délires je les contourne je crie jusqu’à te détruire les tympans ce que tu ne prends que pour un murmure Ta folie est sourde elle n’entend que tes vaines paroles qui s’enchaînent dans un fracas monstrueux Tes éclats de rire tes charmes et ta rhétorique engagée ne sont que masques au vide tumultueux qui te dévore Grignotée de toutes parts par les histoires que tu t’inventes tu n’es plus rien qu’un roman sans fin que bientôt plus personne ne voudra lire Ta tête se perd et se cherche tu ne trouve pas tes repères dans cet esprit empatouillé dans sa propre chimère
Toi. Tu n’aimes pas. Tu aimes être aimée.
Et moi. Je n’sais pas. Peut-être que je t’aime.
Toi ce moi que je voudrais enterrer dans son propre tombeau d’imaginaire Je te vomis de toute ma gourmandise maladive qui déborde de mon être épuisé par tant de virages La nausée le tournis dont tu me fais le manège sont infinis et je voudrais m’envoler par tant d’élans tourbillonnants Toi moi encore toi qui revient comme une vague qui m’écoeure de son sel Ne le pleure plus la rose ne te piquera plus il ne reste que tes souvenirs fantasmagoriques pour te consoler de la solitude dans laquelle tu te morfond
Toi tu n’aimes pas. Tu aimes être aimée.
Mais ce n’est pas toi que l’on aime. C’est seulement une fiction qui s’écroule dans sa propre tragédie.